Deux scientifiques montpelliérains du CNRS décrochent la prestigieuse bourse ERC
Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient d'annoncer les lauréats des bourses « Starting » qui financent de manière importante les projets de jeunes chercheurs et chercheuses. Le CNRS est l’institution hôte pour 26 bourses et, parmi eux, nous comptons une physicienne et un biologiste de Montpellier.
Ce financement entend soutenir des projets de recherche exploratoire sur une durée maximale de 5 ans et avec un budget de 1.5 million d'euros. Il s’adresse à des scientifiques ayant obtenu leur doctorat il y a 2 à 7 ans. Les bourses « Starting » sont le premier type de financement européen accessible aux jeunes chercheurs et chercheuses, avant les bourses « Consolidator » (jusqu’à 2 millions d’euros et 7 à 12 ans après le doctorat) et « Advanced » (jusqu’à 2,5 millions d’euros, pour les chercheurs confirmés).
Une chercheuse et un chercheur CNRS de Montpellier sont lauréats au titre de l’année 2021.
Le but du projet SILEQS est d’explorer les propriétés quantiques de centres colorés individuels dans le silicium, qui est le matériau phare de la micro-électronique. Ces systèmes sont des défauts cristallins qui font la taille de quelques atomes et qui ont l’avantage d’émettre de la lumière quantique adaptée aux télécommunications par fibre optique. Les enjeux sont de comprendre et de contrôler les aspects quantiques de cette fluorescence, et également d'explorer les propriétés magnétiques de ces défauts qui pourraient servir de mémoires quantiques. Ces études pourraient ouvrir la voie à de nouvelles applications pour la photonique quantique intégrée à base de silicium et les réseaux de communications quantiques.
Le projet DELV porte sur l'étude des Deltavirus. Ce sont des minuscules virus satellites capables d'infecter les animaux et dont le seul représentant connu à ce stade chez l'Homme est le virus de l'Hépatite D (VHD). Très récemment, cette famille de virus a été découverte chez plusieurs espèces animales dont les serpents, les canards, les chauve-souris, les rats, les poissons et même les insectes. Ces virus semblent avoir un potentiel zoonotique, capables d'effectuer des sauts d'espèces et leurs organes cibles ne semblent pas être restreint au foie. Afin de mieux comprendre l'interaction de ces virus avec leurs hôtes, Karim Majzoub et son équipe vont identifier les facteurs cellulaires qui contribuent à la réplication virale et comprendre les mécanismes permettant le passage des Deltavirus des animaux vers l'Homme et l'apparition de nouveaux variants. Les connaissances générées par ces travaux guideront le développement de nouvelles stratégies antivirales et auront d'importantes implications dans la compréhension de l'écologie et de l'évolution de ces virus émergents.
Deux autres lauréats, Anne-Claire Fabre et Rocio Semino, enseignants-chercheurs à l’Université de Montpellier, font également partie de cette promotion.