L’épitranscriptome : un code "invisible" sur l’ARN contrôle la progression tumorale
Tout comme l’ADN, l’ARN peut porter des modifications chimiques appelées "marques épigénétiques", dont l'ensemble constitue l’épitranscriptome. Lorsqu'elles sont présentes sur des ARN1 messagers, ces marques peuvent modifier la production des protéines codées. Un consortium d'équipes montpelliéraines vient de montrer que ce phénomène joue un rôle majeur dans l’agressivité du cancer colorectal et la résistance aux chimiothérapies. Ces travaux interpellent ainsi sur l’importance de l'épitranscriptome en clinique, et ouvrent la porte à de nouvelles pistes diagnostiques et thérapeutiques.
- 1Molécule issue de la transcription d'un gène.
Les modifications chimiques de l’ARN, désignées par le vocable d’« épitranscriptome », représentent un niveau supplémentaire de contrôle de l’expression génique. Cette étude de l'IGF, du LIRMM et de l'IRMB a permis d’identifier une marque chimique dont la simple présence sur certains ARN messagers est suffisante pour favoriser l’adaptation et la survie des cellules tumorales face traitements conventionnels.
Référence
S Relier et coll. FTO-mediated cytoplasmic m6Am demethylation adjusts stem-like properties in colorectal cancer cell. Nature Communications, édition en ligne du 19 mars 2021.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du consortium Montpelliérain pluridisciplinaire S.M.A.R.T., développant des outils uniques en France d’étude de la chimie de l’ARN à des fins cliniques (financements Région Occitanie et FEDER).