Des apparences trompeuses – le rôle ambigu d’un microARN dans la tumorigenèse
Les microARN (« miARN »), qui répriment des gènes spécifiques, pourraient être des suppresseurs de tumeur. Ce rôle semble bien établi pour le miARN miR-34a par la biologie moléculaire — mais il est contredit par des données in vivo chez la souris et l'Homme. Un article publié dans Nucleic Acids Research interroge ce paradoxe : il montre que miR-34a n'est en réalité pas un suppresseur de tumeur, le problème d'assignation tenait à des biais d'analyse. L'article réconcilie donc biologie moléculaire et physiologie, et fournit un cadre théorique et une méthode généralisables aux autres fonctions des miARN.
Mieux connaître les fonctions moléculaires et physiologiques des microARN - lesquels répriment des gènes cibles - est un enjeu important. Cette étude, conduite par des scientifiques de l'IGH, explique pourquoi les résultats obtenus en biologie moléculaire peuvent différer de ceux observés in vivo et propose les moyens de pallier ces divergences.
Référence
A rationalized definition of general tumor suppressor microRNAs excludes miR-34a.
Mockly S., Houbron É., Seitz H.
Nucleic Acids Research. 26 avril 2022 doi: 10.1093/nar/gkac277